Le film étant un remake, la vision de celui-ci sera modifiée par le souvenir de l’original, le cas échéant.
La comédie musicale tente régulièrement de re-devenir à la mode. Il y a quelques mois sortait le très lourd “dreamgirls”, véritable danger pour les tympans sensibles; voici le ni plus ni moins léger “Hairspray”, mêlant grands sentiments et messages humanistes (le racisme c’est pas bien, et il faut accepter les différences), vulgarité assumée et même revendiquée (John Travolta en mère de famille pesant 150 kilos), et chorégraphies chantées (déhanchées mais super-réglées).
Sur l’acceptation des différences, le message est ultra-naïf, angélique. Dans le même ordre d’idée, Little Miss Sunshine, sans être révolutionnaire, sonnait beaucoup plus juste avec beaucoup plus d’efficacité.
Travolta, fer de lance de la publicité autour du film, est assez pitoyable, ressemblant à un bonhomme Michelin, absolument pas crédible. On se demande d’ailleurs pourquoi bon nombre de comédiens américains célèbres (Eddie Murphy, Robin Williams...) aiment se transformer en énormes femmes : tenteraient-ils de faire admettre l’obésité comme un petit travers tout à fait acceptable ?
Enfin, même les non-spécialistes en chorégraphie admettront qu’il y a bien peu de différences entre les différents “numéros”, et les chansons, sans être inaudibles, n’ont guère d’originalité.
Bref, au royaume des comédies musicales, il n’y a toujours rien, rien de nouveau depuis l’excellent “Chicago”.