Le Bannissement

Gonflé aux symboles (bibliques et autres), éclairé et cadré magnifiquement, filmé large avec de nombreux travellings, prenant son temps, ce deuxième film de Zvyagintsev pêche tout de même par son récit tout en non-dits, que la fin vient timidement éclairer. On pense à Tarkovski, on s’ennuie un peu, on reste baba devant une image, on se demande ce que vient faire telle ou telle scène, on attend un dénouement... deux autres films plus récents du réalisateur (Léviathan et Faute d'amour) ont autant de beauté formelle, mais les histoires sont saisissantes, elles aussi pleines de mystères et de zones d’ombre, happant le spectateur pour ne jamais le lâcher. Ici, ce bannissement a tendance à dresser des barrières, les personnages ressemblent à des concepts que l’on regarderait s’affronter, sans émotions, avec froideur.