Mémoires de nos pères avait déçu par son absence de rigueur, sa confusion autant scénaristique que stylistique. Ces lettres d’Iwo Jima prouvent que le maître n’a pas perdu la main : l’ensemble est bien mieux maîtrisé, dans ses décors, dans la narration, dans l’unité de ton, tout à fait ténébreux.
Si le savoir-faire est cette fois-ci au rendez-vous, reste que le sujet paraît peu adapté pour parler des humains, de la vie, de la mort, de l’amour. Le film de guerre a pourtant ses sommets, Apocalypse now, Voyage au bout de l’enfer, Full Metal Jacket, la ligne rouge... mais ils comportent tous une bonne part de mystère qui échappe aux lois du genre et en font des oeuvres fascinantes et universelles.
Ici, ni le scénario, ni la mise en scène ne forcent l’admiration. On reste au ras des tranchées. Clint, re-parle nous de l’amour, de l’amitié, de la famille, des rêves de chacun... avant qu’il ne soit trop tard.