Apocalypto
Mel Gibson
sorti en janvier 2007
L’histoire
Un paisible village de chasseurs au temps des Mayas est attaqué par des guerriers cruels, qui emmènent leurs prisonniers vers la ville, pour qu’ils soient sacrifiés, selon des rites censés repousser  les maladies et endiguer la décadence de la civilisation...
L’un des villageois est parvenu à cacher sa femme et son fils avant de se faire capturer.
avec

Rudy Youngblood
Raoul Trujillo
Dalia Hernandez
Jonathan Brewer
Morris Birdyellowhead
Carlos Emilio Baez
Mel Gibson est un cinéaste très spectaculaire, et complètement, voire maladivement, fasciné par la violence.
Ce film déclenche un semblant de passion, une controverse historique. Les Mayas n’auraient pas été si cruels, au contraire des Aztèques. De nombreuses erreurs sont relevées par des experts. De son côté, Mel Gibson, dans ses interviews, tente de faire passer un message politique : nous serions en présence d’une dénonciation de l’attitude américaine en dehors de ses frontières. Mais il faut bien dire que pendant la projection, ni la polémique historique, ni la parabole politique ne crèvent les yeux des spectateurs. Il s’agit d’un récit d’aventure dans la jungle, puis dans la ville, puis à nouveau dans la jungle. Une sorte de Tarzan en plus chétif et dix-mille fois plus sanguinolent.
Pour que Patte-de-jaguar puisse sauver sa petite famille, combien de coups, de plaies par couteaux, flèches et autres instruments contondants; combien de cris, de plaintes, de souffrances muettes; combien de morts par éventration, décapitation et autres supplices gratuits...
Trop, c’est trop. Lorsqu’à la toute fin, on découvre ce qui attend cette civilisation, puis que l’on s'aperçoit que le compositeur de la musique est le même que pour le Nouveau Monde, on se met à penser au chef d’oeuvre de Terrence Malick avec une énorme nostalgie.
Soldes énormes au rayon boucherie
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Vos commentaires :
On pourrait critiquer ce film comme barbare, sanglant et inutile, c'est évident. Pas besoin de tout ce bain de sang, il y des films d'horreurs pour ça, très bien faits, comme Hostel ou SAW 1 2 et 3, mais dans ces 3 derniers films l'hémoglobine et les souffrances qui en découlent sont gratuites, alors que dans Apocalypto, elles traduisent des faits qui dérangent, car le contexte parait réel.  
 
Surprise, en dehors des scènes sanglantes orchestrées avec précision mais obligeant parfois à fermer les yeux, je découvre la  poésie d'un peuple pacifique, attaqué par des semblables guidés par des actes barbares pour répondre aux offrandes d'un  dieu créé par eux mêmes, à leur image. Une poignée d'hommes dirige cette barbarie et soumet son peuple à l'esclavage. Un homme réussit à s'enfuir et retrouve ainsi le goût de la liberté et la joie de la vivre. Il va rentrer au cœur de la forêt pour se cacher à nouveau car les navires coloniaux  débarquent et clôturent ainsi le film avec le sentiment suivant, l'homme est l'ennemi de l'homme, assoiffé  de pouvoir et de liberté, deux grandes tendances incompatibles de tout temps à toute époque, c'est ce que je traduis d'Apocalypto. Nous ne sommes pas tous sauvages ou colonisateurs, mais bien pire encore... Dieu n'est plus le seul leitmotiv.
Pierre L.  24 janvier 2007
 
 
 
Intrigué par le film de Gibson, j'y suis allé hier soir.
Je suis d'accord avec tes commentaires et ceux de Pierre.
Il me semble que le souhait de Gibson était de traduire le sentiment de peur que peut avoir un individu lorsqu'il constate que les valeurs de la société dans laquelle il vit sont bafouées par une autre civilisation plus puissante.
(en référence, la phrase d'introduction au film de je ne sais plus quel auteur qui se la joue "penseur-philosophe" alors que sur le coup cela ne fonctionne pas du tout, entre parenthèses)
La peur est un sentiment difficile à retransmettre au cinéma et Gibson n'y arrive pas du tout car il se sert d'un contre-exemple avec tarzan-007-macgyver qui ignore tout de cela même quand la situation le lui permettrait.
Quand à la métaphore politique, il me semble que c'est une farce commerciale. Dommage car ce héros "patte de jaguar" méritait mieux que de subir les hasards complètement improbables de la vie (éclipse, conquistador, jaguar et autres serpents...)
Manu B.   30 janvier 2007