"Seul dieu pardonne",
est-il dit. Mais pourra-t-il pardonner au réalisateur de
nous asséner un tel calvaire ? Sur une musique psychédélique
pratiquement en continu, avec des effets de caméra certes
inventifs mais répétitifs, on voit des bourre-pifs
et une lame tranchant dans le vif, c'est franchement lassant. Ryan
Gosling a deux expressions : l'une pour montrer qu'il est impassible
quoiqu'il puisse lui arriver, des baffes, des humiliations, une
caresse de sa mère et autres réjouissances, et l'autre
quand il n'est pas content : c'est rare mais il crie très
fort et on comprend bien qu'il est en colère. C'est dire
si on l'a vu plus à son avantage, par exemple dans "The
place beyond the pines". Kristin Scott Thomas est beaucoup
plus marrante, en cruella blonde et qui ne cesse de répéter
qu'on a tué son fils aîné.
Le scénario… comment dire sans blesser personne…
Peut-être n'y en avait-il pas, et le matin sur le lieu de
tournage, le réalisateur se disait, tiens, on pourrait faire
une autre séquence de massacre, et puis après une
longue séquence de calme, on noierait tout ça sous
un déluge sonore et hop, c'est dans la boîte, le monteur
finira bien par trouver un fil conducteur…
On peut donc détester le film, même s'il faut bien
reconnaître que c'est du cinéma, il y a de la belle
image et des sensations (même si pour moi elles sont proches
de l'horreur)… Mais tant de violence et si peu de consistance,
c'est finalement impardonnable.
