On attendait cette suite, non
pas pour l'histoire, car on ne peut pas dire que le canto
uno était haletant et plein de suspense. Non, c'était
autre chose. Les personnages, l'atmosphère estivale et faussement
légère, les amours déçues ou bien vivantes,
les joies et les peines, la gravité pas si loin...
On l'attendait sans trop y croire, comment retrouver l'esprit sans
en faire une pâle copie ?
La plupart des personnages sont bien là, avec quelques mois
de plus, et c'est donc comme si on les retrouvait, intacts, parfois
touchants, parfois exaspérants. Et puis il y a ce couple
américain qui débarque. Une actrice connue et son
producteur qui est aussi, accessoirement, son mari, avec trente
ans d'écart. Ce que ce couple apporte est d'abord la bienvenue,
parce que l'on sait que ce canto due sera bien différent
du canto uno. Et puis, plus le récit avance, plus
cet apport paraît artificiel, plaqué, juste mis là
pour élargir les possibles. L'actrice américaine,
censée être très belle et charismatique, semble
bien fade, ses caprices ne sont pas crédibles, l'attrait
qu'elle suscite encore moins. Le producteur est un cliché
sur pattes, donnant l'impression de sortir d'une très mauvaise
série télévisée, du type Dallas. Et
tout ce qui se passe autour de ces deux-là est soit sans
intérêt, soit gonflé comme un muscle stéroïdé.
Le film bascule sur la fin dans un grand n'importe quoi, un mélange
effarant de drame comique, de vaudeville de bas étage et
de psychologie au ras des neurones. Le pire étant sans doute
la référence à la fin sublime de la
graine et le mulet, avec une course éperdue mais
qui n'a pas vraiment de sens. Canto due, canto finito, canto déçu.