Dans la longue série de 
              films parlant de la drogue, des drogués, de la dépendance, 
              il y a ceux qui montrent l'enfer et n'épargnent pas le spectateur 
              en montrant la déchéance physique, les seringues perçant 
              les veines (Panique à Needle Park, par exemple), 
              et puis ceux qui, sans en faire l'apologie, partent dans un délire 
              qui se veut proche de ce que vivent ceux qui sont sous son emprise 
              (Enter the Void, 
              …). Cette fin de fête, racontant l'amitié entre 
              deux jeunes femmes qui tentent de sortir de la dépendance, 
              prend des chemins de traverse. Aucune image n'évoque le ressenti 
              d'état second, et le récit ne s'appesantit pas sur 
              la destruction physique qu'engendre la drogue. La relation aimantée 
              est au centre de tout, et parce qu'elle est très particulière, 
              parce qu'elle réunit deux êtres dissemblables, elle 
              est tout à fait crédible, bouleversante, universelle. 
              On peut trouver toutes les raisons pour que l'une des deux jeunes 
              femmes soit tombée si bas, sans qu'aucune ne soit clairement 
              exposée comme la cause principale, et à contrario 
              rien ne peut expliquer la dépendance de l'autre jeune femme. 
              Les provenances sociales ne sont pas systématisées, 
              mais pas ignorées non plus. Ce qui touche et finit par emporter 
              le spectateur, c'est bien ce duo en osmose, qui crée une 
              énergie formidable. Les deux actrices semblent complètement 
              investies, la réalisatrice a non seulement réussi 
              son casting, mais les a pleinement entrainées avec elle dans 
              sa volonté de raconter une renaissance, des renaissances… 
              le film est bourré d'espoir, de lumières, de chaleur.