Volver
Pedro Almodovar
sorti en mai 2006
Le talent d'Almodovar, c'est de raconter des histoires hautement improbables et de nous y faire croire, au point d'en pleurer, et de nous les imprimer à jamais dans notre imaginaire. "Parle avec elle", par son sujet et sa sublime façon de dérouler le récit, fait désormais partie des grands du cinéma mondial. "La mauvaise éducation" présentait une histoire peut-être moins touchante, mais éblouissante de par sa mise en scène et ses choix de narration. Ce "Volver" déçoit, au regard des deux précédents films. Pourtant, il s'agit une nouvelle fois d'une tragédie familiale absolument farfelue, avec son lot de secrets, trahisons, mensonges, sentiments passionnés, typiquement "Almodovarienne". Mais peut-être le réalisateur est-il trop admiratif de ses actrices (comment ne pas l'être ?). Il n'y a pas la même inventivité du côté du montage, les surprises sont éventées, l'émotion n'est pas au rendez-vous. Pourtant, Penélope Cruz signe une très grande performance, incarnant un personnage magnifique, crevant l'écran, éclipsant quelque peu les autres...
avec
 
Pénélope Cruz
Carmen Maura
Lola Duenas
Chus Lampreave
Yohana Cobo
Blanca Portillo
Vos commentaires :
L’histoire déçoit, c’est vrai, mais pour moi l’émotion était au rendez-vous.
Emotion esthétique de ces images qui restent imprimées sur la rétine longtemps après, ces couleurs, ces visages, ces regards.
Le vent qui souffle sur le cimetière.
Les lourdes portes des maisons de la Mancha.
Le restaurant en fête.
Le visage de Raimunda cuisinant derrière son comptoir.
Le visage de Irene cachée sous le lit, quand elle revoit sa fille après tant d’années.
Irene et Raimunda enlacées sur le banc (la lumière, … et les chaussettes d’Irene)
Agustina debout, dans sa chemise de nuit, petite fille perdue.
Et surtout cette scène belle à pleurer, Raimunda chantant « Volver », quand fête, musique, lumière, désespoir et espoir se mêlent pour nous toucher au cœur.
Anne K.   25 mai 2006
 
 
 
je trouve ta critique un peu dure sur le film "volver"
c'est un film racontant une histoire de femmes filmée par un homme qui aime ces femmes. En cela, c'est déjà respectable même si le réalisateur nous y avait déjà habitué.
le scénario n'est pas très original mais l'interprétation est de très haut vol
pénélope est remarquable, sa soeur dans le film tout autant et toutes les femmes que l'on croise.
il y a de très beaux plans, l'arrivée du bus filmée à travers l'abri-bus et le reflet qu'il renvoie est vraiment intéressant.
le nettoyage du couteau par deux fois est assez bien vu, le visage de la mère allongée sur le siège arrière de la voiture et que l'on retrouve allongée sous le lit est très touchant.
les entrées des maisons de la mancha sont bien filmées et créent une véritable atmosphère, tout comme les plans des rues désertes, et cette forêt d'éoliennes que l'on croise à chaque fois comme immobile.
quant aux chaussettes de la mère de raimunda...
c'est un bon moment de cinéma, il me semble
Manu B.   14 juin 2006