Sicko   *
Michael Moore
sorti en septembre 2007
L’histoire
Enquête sur la réalité du système de santé américain.
 
Documentaire
Michael Moore poursuit sa croisade contre tout ce qui fait la fierté des américains. Après l’industrie automobile, l’utilisation des armes, et le président actuel, le cinéaste-trublion s’attaque au financement de la santé. il fait donc semblant de découvrir que son pays est le seul du monde occidental à ne pas posséder un système public de prise en charge des soins.
Il présente une multiplicité d’histoires individuelles, de citoyens américains pas soignés par défaut de couverture par une assurance privée, mais aussi  et surtout d’autres, assurés mais mal soignés ou mal remboursés (voir même pas du tout) du fait de la volonté de leurs sociétés d’assurance de ne pas prendre en compte leur dossier, dans le but de faire des économies, et donc de s’enrichir.
Le constat est glaçant, d’autant plus que certaines méthodes, certains faits, rappellent ce qui peut se passer en Europe, où une médecine à plusieurs vitesses se met en place, doucement mais sûrement. De plus, sachant que dans beaucoup de domaines, ce qui se passe aux USA nous arrive quelques années plus tard, nous avons de sérieuses raisons de nous inquiéter.
Un chapitre du film est consacré au système de santé français, pour permettre une comparaison : connaissant (un peu) la situation, le public français va pouvoir juger de la ressemblance avec la réalité.
Le tableau idyllique qui en ressort, avec des exemples choisis qui vont tous dans la même direction, permet de relativiser l’ensemble, d’émettre des doutes sur la méthode Michael Moore.
C’est un cinéaste très habile, usant de nombreux procédés pour faire passer son message, exagération, extrapolation à partir d’exemples, humour ravageur, bande-son n’hésitant pas à rajouter de l’affect, tout y passe pour appuyer la thèse développée.
La vérité -mais est-ce là vraiment l’essentiel- s’en trouve probablement malmenée. Il n'empêche, Michael Moore a l’art de poser les questions, particulières ou d’ordre général, et devient, au fil de ses oeuvres, un élément indispensable de la vie publique américaine... et donc mondiale.
Qu’importe donc ses méthodes (le capitalisme, son ennemi principal, a des armes de désinformation autrement plus perverses), l’essentiel étant qu’un film destiné au grand public clame haut et fort que la solidarité et la fraternité sont plus efficaces que la somme d’individualismes. Cela fait du bien.
 
Mieux vaut être riche et bien portant...
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Vos commentaires :
 
Rapido un petit mot sur Sicko. Depuis son dernier film sur Bush, Moore fait de moins en moins dans la nuance. Quand les causes sont "justes" ( comme dans The big one ou bowling...)où il dénonce respectivement  le capitalisme actuel et le commerce libre des armes, on adhère à son parti pris.
Ici, il déçoit et atteint vite ses limites avec ses exemples ad hoc. Il néglige les limites du système de santé anglais, le NHS, pour les intimes( pas de choix de son médecin, temps d'attente très long pour les opérations, bureaucratie.) et surestime le système  français( les praticiens qui refusent les patients avec la CMU, l'aide familiale ??, le salaire moyen des français à 7000 euros ??, sans compter les réformes passées et à venir du petit Nicolas...). Ceci dit, la salle a ri et applaudi.
Par contre, si vous voulez voir un doc intelligent, nuancé, très réussi, il faut aller voir l'avocat de la terreur :)
 
Je regardais vos commentaires sur Sicko et je me disais que ben non, on s'en fout pas, de ses façons de faire parce que ça nuit à sa démonstration.
 
Sandrine D.  25 septembre 2007