Shining

Stanley Kubrick

1980

Jack Nicholson
Shelley Duvall
Danny Llyod La première scène, je crois que c’est même pendant le générique mais c’est à vérifier, est un gigantesque travelling avant aérien le long d’une route de campagne, accompagné d’une musique sublime. Chaque élément séparé de cette scène n’a rien d’inquiétant, c’est l’ensemble qui fait monter l’angoisse, imperceptiblement. Même sans avertissement, on sait que la peur sera le moteur du film. 
Il y a d’autres travellings avant, un peu plus tard dans le film, lorsque l’enfant parcourt les couloirs de l’hôtel. Des plans extraordinaires, avec un travail sur les focales, hallucinant. Grand angle, zoom arrière, travelling avant : tout concourt à faire perdre pied, à briser les repères, à déstructurer les certitudes. Ces couloirs renvoient à la route du début, insinuant le caractère inexorable de la folie, cette fuite en avant pour échapper à la peur, mais qui nous rapproche du danger. Ces procédés seront repris plus tard, dans beaucoup d’autres films d’épouvante, mais Shining reste le modèle absolu, inégalé. Kubrick magnifie chaque genre de cinéma qu’il aborde, historique avec Barry Lyndon, SF avec 2001 l’odyssée de l’espace, guerre avec Full metal jacket, et terreur (et le mot est faible) pour celui-ci.