Nicole Garcia filme les hommes avec amour, compassion et respect. Elle signe un grand film choral français (enfin), mettant en scène et en lumière sept personnages masculins, tous profondément humains, torturés, inquiets, drôles, un peu ridicules mais jamais ridiculisés. C’est donc, d’abord, un film de personnages, tous à un tournant de leur vie. Les acteurs font des merveilles, c’est un plaisir constant de les voir sur le fil du rasoir, grandioses dans leur malaise, dans leurs angoisses.
Bacri est, comme toujours, énorme. Poelvoorde tient enfin un vrai rôle, dramatique et drôle à la fois, sans trop en faire. Le tout jeune acteur jouant Charlie incarne, avec guère plus de dix mots, tout le malaise d’un adolescent découvrant le monde adulte.
Mais il n’y a pas que les personnages, le scénario fait se rencontrer tout ce petit monde, parfois très brièvement, parfois intensément, jamais gratuitement. Il préserve des zones d’ombre pour mettre en valeur les instants où les choses basculent. Montrée chronologiquement, l’histoire n’est jamais confuse malgré sa complexité. C’est un film riche, intense, terriblement humain.