Red road   *
Andrea Arnold
sorti en décembre 2006
Comme il est question de surveillance vidéo, on pense un moment à Caché, de Haneke. Dans un style très différent, Andrea Arnold distille une atmosphère angoissante, avec une mise en scène au scalpel, d’une précision et d’une efficacité étonnantes. Les décors sont réduits au minimum, réalistes, cafardeux. Très peu de personnages également, ce qui monopolise l’attention du spectateur sur l'héroïne, meurtrie, ambiguë, pas attachante et à laquelle pourtant on ne peut qu’être attaché, puisque seul son point de vue est montré.
C’est d’ailleurs toute la force et la limite du scénario, qui repose sur une sorte de mensonge, ou au moins une vérité cachée, et qui fait passer les autres personnages pour ce qu’ils ne sont pas. Au final, on peut se sentir floué par cette déformation de la réalité, et l’émotion voulue ne prend pas, en partie à cause de cela. Mais c’est aussi ça, le cinéma : mettre en doute ce qu’on voit. En ce sens, le film peut être pris pour une charge contre la télé-surveillance, ou bien n’être qu’un brillant exercice de style. Au spectateur de juger.
avec

Kate Dickie
Nathalie Press
Tony Curran
Andrew Armour
Martin Compston Vos commentaires :
Un film très émouvant porté par les deux acteurs principaux.
Une belle réflexion sur le deuil et sur "la vision de l'autre". Le scénario est très bien ficelé et on chemine avec la jeune femme dans la découverte de celui qu'elle rend responsable de son malheur ; on l'accompagne dans son désarroi, dans ses certitudes de départ peu à peu ébranlées, dans ses interrogations et sa réouverture à la vie.
 
En parallèle une découverte de Glasgow et de ses quartiers entièrement "vidéo-surveillés"...assez oppressant ou inquiétant.
 
S'il est encore à l'affiche quelque part, ne passez pas à côté.
Irène D.   15 mars 2007 Envoyez votre commentaire !