Le scénario a un grand mérite, celui de confronter deux mondes sans les stigmatiser. D’un côté, des libéraux pur jus, mais qui se posent beaucoup de questions, des intellectuels à qui presque tout réussit, des gens pour qui le vol de tous les ordinateurs de leur bureau d’étude n’est finalement pas si grave que ça, et de l’autre des rescapés d’un massacre, brisés par la vie et la mort, qui tentent de survivre en s’adaptant comme ils peuvent à une société qui, au fond, les rejette.
Mais il y a une histoire d’amour, ou du moins quelque chose qui y ressemble, et la relation entre le bel architecte et la non moins belle couturière serbe (Juliette Binoche, incroyablement crédible dans ce rôle !) finit par l’emporter sur l’étude sociale. C’est probablement dommage, car elle n’a que peu d’intérêt, d’autant plus qu’elle débouche sur un épilogue politiquement trop correct.
Trop léger pour un constat social, trop lourd pour une comédie romantique, le film souffre d’un manque de personnalité, d’une ligne directrice forte.