Once
John Carney
sorti en novembre 2007
L’histoire
Dans les rues de Dublin, un irlandais et une jeune femme tchèque se rencontrent autour de leur passion, la musique... Il sort d'une rupture douloureuse. Elle est mariée à un homme qu'elle n'aime plus.
avec
 
Glen Hansard
Markéta Irglova
Avec une idée de départ aussi classique, un réalisateur américain aurait fait une comédie romantique bien balisée, avec rapprochements, éloignements, et baiser final (voire plus). Mais le film est irlandais, fauché, la guitare du héros est trouée, la jeune femme n’est pas un top model et on a (presque) l’impression d’être dans la vraie vie. La rencontre entre ces deux personnages est assez bien vue, pleine de charme, et s’il y a du romantisme, il y a aussi beaucoup de naturel dans le jeu des deux acteurs.
Malheureusement, il y a aussi la musique. C’est même le fil conducteur du récit. C’est la musique qui les fait se rencontrer, échanger, se parler, se révéler... On peut être sensible ou non aux mélodies, aux deux voix, aux paroles des chansons; là n’est pas le problème. Ce qui devient rapidement lassant, c’est la répétition de ces scènes musicales, et la façon dont elles sont filmées. La caméra tourne autour, sans se poser, sans véritablement savoir où se mettre, on la sent hésiter, un petit coup vers la droite, ou vers la gauche, et qu’est-ce qu’on pourrait faire maintenant, s’éloigner ou se rapprocher... c’est le calvaire du cameraman ! Bien sûr, les regards des deux comédiens sont émouvants, on sent bien qu’il se passe quelque chose entre ces deux-là quand ils jouent leur musique, mais ça ne suffit pas pour emporter le spectateur.
Romantique mais aussi musical
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Un beau moment ce film. Il est à la fois très branché sur le réel (avec ses problèmes d'argent et ses problèmes d'amour, l'illusion et la désillusion des départs, l'exil et la reconnaissance sociale...) mais c'est aussi une sorte de conte, de rêve. La rencontre entre les deux personnages est belle et magique. Musicale et souriante. Légère et profonde. Elle est révélatrice comme toutes les rencontres.
J'aime bien, Al1, ton hypothèse de film américain avec la même histoire, le même thème, la même musique, et qui ne serait pas le même film ... je suis d'accord. Juste une question de sensibilité, de détails, mais qui font toute la différence.


Thierry D.  10 décembre 2007

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Prenez une comédie romantique américaine, de celles où on sait dès la 1ère minute qui tombera dans les bras de qui à la fin, avec happy end un peu énervant, musique bouffie – si possible reprise de standards années 50 ou 60 remixés au goût du jour-  et physiques de jeune premiers ou tempes grisonnantes c’est selon. Ça marche souvent (pour les filles en tout cas) les après midi de gros rhumes cloués à la maison avec un bon thé et un plaid, les jours où on a laissé son cerveau en friche et que ça fait un bien fou. 

Maintenant, prenez l’histoire d’une rencontre entre deux cœurs paumés plutôt solitaires – pas des yuppies à qui tout réussit et qui se font un max de pognon à New-York ou Londres, juste des trentenaires, fauchés à Dublin, ça change un peu. Rajouter de la musique, de la vraie s’entend, qui vient des tripes et se joue pareil et qui n’a rien de révolutionnaire, si ce n’est qu’elle n’est pas destinée à faire le tour des charts, mais juste à trotter dans la tête de manière presque non-volontaire. Comme c’est une histoire « presque pour de vrai » on se dit que le happy end là, il est mal barré et que d’ailleurs on ne voit pas vraiment ce qu’il pourrait être. Qu’on voudrait juste qu’ils s’embrassent les deux héros fatigués même si on sait que ça ne résoudra rien. 

Vous aurez un bel ovni de cinéma, une vraie romance, de celles qu’on regarde même sans le rhume et qui font quand même l’effet d’un grog : c’est chaud, c’est fort et ça fait du bien. 


Marie-Ange O.  10 décembre 2007