Ah, Spielberg... On en attend tellement. Munich est une déception, au regard du sujet, de la longueur du film, de l'ambition affichée. Ce pourrait être un plaidoyer pour la paix, ou un regard minutieux sur la vie de ces hommes ordinaires employés pour terroriser les ennemis de leur pays. Spielberg veut tout dire, et finalement il n'en sort pas grand chose, il manque un message, un engagement, du cœur...
C'est un mélange d'histoire avec une belle reconstitution des années 70, de politique mais se basant sur des prises de position confuses, d'espionnage avec les sempiternelles scènes de préparation d'assassinat qu'on a déjà vues mille fois, le tout saupoudré d'un peu de complaisance pour la violence (la violence dans une histoire inventée, j'admets; mais une violence réellement vécue ne me semble pas devoir être filmée de la même façon).
Le plus intéressant est finalement le destin du personnage joué par Eric Bana, les raisons pour lesquelles il a été choisi pour commettre les assassinats, son évolution, ses doutes, ses rapports avec ses partenaires... Mais tout ceci est noyé dans la salade historico-politico-espionnage et c'est un peu indigeste, malgré le savoir-faire de Spielberg, toujours intact.