Avec un sujet potentiellement riche en émotions, Thomas Gilou réalise l’exploit de passer à côté de tout. A côté des personnages, véritables alignements de clichés; à côté de la poésie nécessaire à ce genre de films (par exemple : quand on voit la voiture du facteur sillonner la campagne, on entend la chanson de Bourvil, tiens, voilà le facteur... quelle finesse !); à côté des sentiments, particulièrement celui de la paternité, artificiel au possible; à côté aussi des situations : on ne croit pas à la douleur des séparations, ni aux instants de prétendu bonheur familial et on ne compte pas les invraisemblances tant elles sont nombreuses ! Rien ne fonctionne, malgré les décors et les accessoires années 60 pur jus, malgré les acteurs qui font ce qu’ils peuvent et parviennent de temps à autre à arracher un sourire, un semblant d’émotion.
Le film semble long, beaucoup trop long, les quelques péripéties sentimentales de la fin empêchent de sombrer totalement dans le sommeil, mais c’est bien l’ennui qui prédomine.