Sacré Michael !
Les avocats le croient flic, les flics pensent qu’il est avocat. Et les spectateurs ? Pour être tout à fait honnête, certains sont partis avant la fin, avant de connaître la véritable personnalité de ce mystérieux Michael… Shiva, dieu de la mort ? Père (divorcé) d’un garçon de douze ans super malin, maniant déjà le langage avec délectation ? Flambeur au poker ? Menteur professionnel ? Exécuteur des basses œuvres ? George Clooney, échappé d’une pub pour le café ? Top model masculin très bien habillé ?
Un peu de tout ça en même temps, mais sans aucune véritable certitude.
Ce n’est absolument rien de dire que le montage par flash-back et les dialogues en langage codé donnent une impression de confusion savamment dosée, avec juste le nécessaire d’informations compréhensibles pour qu’on ne soit pas totalement déconnecté du récit.
La photo ultra-léchée et la bande son extra-zen apportent un contraste saisissant à ce puzzle en trois dimensions, réservé aux amateurs de casse-tête et aux lecteurs rapides de sous-titres (ou aux anglophones, ou à ceux qui supportent les VF).
Un peu comme si l’on essayait de résoudre une équation du septième degré, allongé sur un canapé en soie. Troublante expérience, terriblement excitante pour les uns, passablement exaspérante pour les autres…