Les personnages de ce film évoluent dans le microcosme d’une province américaine, déjà décrit dans le superbe American Beauty.
On retrouve dans ce Little Children le même mélange de gravité et d’humour, un regard acerbe sur le puritanisme de la bonne société. Le qu’en-dira-t-on limite les actes des personnages, la référence à Madame Bovary semble très juste.
La rencontre des deux jeunes parents est presque classique, avec une suite attendue. Même s’il n’y a pas de surprise, leur histoire est bien plus tortueuse et complexe qu’il n’y paraît, et le dénouement laisse planer de multiples interrogations.
L’histoire du présumé pervers apporte un regard étonnant sur la notion de moralité. Qu’est-ce que qui trouble le plus les bonnes gens, qu’est-ce qui les empêchent de dormir, qu’est-ce qui les fait s’investir en dehors de leur famille…
Les deux récits se croisent, sans pratiquement jamais s’influencer… en apparence, car l’un éclaire l’autre, ou tout au moins en propose un autre point de vue.
Les prises de vue, les choix de lumières, les cadrages, le montage, tout est maîtrisé et concourt à créer une ambiance particulière, prenante, faussement apaisante, comme une torpeur estivale avant l’orage.