Les brigades du tigre
Jérôme Cornuau
sorti en mai 2006
Le feuilleton télé est déjà ancien, les souvenirs sont flous, très flous, mais il me semble que les histoires policières de la belle époque étaient plutôt enjouées, un peu légères et surtout prétexte à montrer des personnages de policiers hauts en couleurs.
Le film de Jérôme Cornuau est grave, étonnamment grave. Il renvoie dos à dos les brigades du tigre -sortes de super flics- et la bande à Bonnot, anarchistes exaltés mais pas franchement sympathiques.
Il y a sans doute pas mal de prises de liberté avec la vérité historique dans le scénario, avec un penchant vers le mélo-dramatique. Au fond, le personnage le plus intéressant et le plus fouillé est celui de la princesse russe, voulant le bien de son peuple opprimé, s'opposant clandestinement à sa famille, à sa classe sociale. Très beau personnage, joué avec force par Diane Kruger, mais sans humour, sans fantaisie. Clovis Cornillac, en chef des brigades, crève l'écran, de plus en plus charismatique, de plus en plus Gabin, mais de moins en moins drôle... Les autres membres de la brigade sont très attachants, Edouard Baer et Olivier Gourmet plutôt surprenants à contre-emploi mais tirant tout de même le film vers quelque chose de plus léger, plus divertissant. Du coup, il y a comme un déséquilibre entre cette légèreté supposée et attendue et ce cynisme ambiant, cette désillusion. Ça n'est donc pas inintéressant, mais c'est très loin d'être un chef d'œuvre.
avec
 
Clovis Cornillac
Diane Kruger
Edouard Baer
Olivier Gourmet
Stefano Accorsi
Jacques Gamblin
Vos commentaires :
Nous sommes allés au cinéma !  rien que ça, il fallait le dire !
Et nous sommes allés voir les Brigades du Tigre.
 
1974 : je me souviens encore du générique, tous devant la télé. Avant le feuilleton, discutant de mon avenir ; archi c'était bien, mais il y avait déjà un peu de chômage, mais l'avenir radieux était devant moi. La déforestation de l'Amazonie m'angoissait déjà mais je pourrais y faire quelque chose quand je serai majeure à 21 ans ! Mitterand allait gagner : VGE était bien trop ampoulé. Donc, le feuilleton était un feuilleton moderne, dynamique, à la savate, 30 glorieuses.
2006 : le nuage de Tchernobyl s'est arrêté à la ligne bleue des Vosges et j'm'demande bien qui incarne l'espoir politique aujourd'hui. L'anarchie ? trop de sang coulé. On est plus utile vivant que mort, et pourtant, Jaurès est inexistant, sans accent, sans charisme, peut-être trop réformiste pour le réalisateur. Faut une belle dose de morphine pour tenir le coup -n'existe-t-il pas d'acteur russe ? Bonnot est romantique à souhait. Le prince un affreux jojo - mais on ne sait pas trop bien pourquoi. Au global, j'ai un peu pensé aux Incorruptibles avec Kevin Costner - manquait tout de même Sean Connery. Baer-Cornillac-Gourmet-Kruger assurent. Mention spéciale pour la poursuite ultra rythmée vieille guimbarde/vélo en centre ville.
Effectivement pas un chef d'oeuvre, mais j'irai bien voir le numéro deux. Et pour Cornillac drôle, y'a toujours Brice de Nice !
Agnès L.   24 avril 2006
 
 
 
L'invraisemblable côtoie le véridique, il en ressort surtout une apologie de la bande à Bonnot, qui en fait des héros de la future révolution soviétique, d’autres affreux se goinfrent avec l'emprunt russe grâce aux perfidies du préfet Lépine sous le regard inquiet de Jaurès. II y a heureusement les 4 supermen  de la Brigade du Tigre, décontractés et perspicaces qui tiennent la dragée haute aux vilains policiers de la Préfecture de Police.
Film à grand spectacle, avec la bonne idée de filmer l’attaque des convoyeurs de fond comme l’attaque d’une diligence dans un western. On y retrouve l’ambiance, le décor, les grands angles, les caches-poussières. Ce début prometteur n’est malheureusement pas toujours suivi de scènes d’action aussi bien ficelées.
Le film aurait gagné à être un peu plus court. Mais on y retrouve de l’action, du suspense, des sentiments, ceux qui ne connaissaient pas la série seront divertis par le film et intrigués par cette époque finalement méconnue.
Dominique P.   26 avril 2006