Dominik Moll est un orfèvre du malaise. Son premier film, Harry, avait exactement la même structure : d’une situation un peu étrange, un peu drôle, on glissait progressivement vers un malaise profond, jusqu’au meurtre, qui délivrait les personnages. Mais il y a dans Lemming une dimension fantastique qu’il n’y avait pas dans Harry, et qui fait basculer le film dans quelque chose d’un peu vain, inutile. On est tenté de dire, tout ça pour ça ! Mais, comme dans Harry, c’est parfaitement joué, éclairé, filmé, monté.