Le fantôme de Buñuel plane sur ce film mexicain, aux superbes images noir et blanc. Personnages marqués par leur réalité sociale et par leur destin, récit guidé par la fatalité, longs plans souvent muets, musique aigrelette et presque guillerette mais révélant une forte tension dramatique, tout aurait pu faire naître un grand film.
Mais l’histoire de sa fabrication fait comprendre pourquoi l’histoire semble étirée, et l’ensemble un peu ennuyeux. Il s’agit à l’origine d’un court métrage, qui aurait probablement dû le rester. D’un drame poétique et social, on passe à une longue exposition de photos, dont l’esthétique s’accorde mal avec la gravité du sujet.