Le temps des porte-plumes
Daniel Duval
sorti en mars 2006
Même si le terme est galvaudé, on peut parler pour ce film de sincérité. On sent que Daniel Duval a mis une grande partie de lui-même dans ce scénario, qui présente un enfant retiré de sa famille en perdition et placé à la campagne, chez un couple de paysans. Les années 50 sont formidablement évoquées, les acteurs n'en font pas trop, paraissent très justes : les personnages sont très clairement identifiés, sans tomber dans la caricature. Mais l'ensemble ressemble plus à un album de souvenirs (heureux ou dramatiques) qu'à un véritable récit. Il manque une histoire pour nous séduire. Les partis pris techniques (photo, montage, bande-son) donnent un charme un peu dépassé à ce film, on se serait volontiers laissés emmener dans un récit un peu plus romanesque.
avec
 
Jean-Paul Rouve
Anne Brochet
Raphaël Katz
Denis Podalydès
Annie Girardot
Lorant Deutsch
Vos commentaires :
Voici une nouvelle image de la France rurale, peuplée de gens un peu bourrus, un peu médiocres, croulant sous les préjugés, mais pas si mauvais au fond. Un film "d'époque" situé au milieu des années 1950, mais qui aurait aussi bien pu se dérouler au XIXe siècle, voire aujourd'hui. Un film autobiographique sur l'enfance abandonnée qui évoque la violence du monde.
Pippo, bonhomme haut comme trois pommes, fort d’un caractère déterminé, découvre des parents de substitution en Gustave et Cécile, dans une campagne qui lui est totalement étrangère. Les anecdotes se multiplient, empreintes d’une authenticité directement issue de l’enfance du cinéaste. Une histoire simple, fraîche,  sans l’émotion et le bouleversement que l’on espère. La froideur de Cécile (Anne Brochet) déroute, même si l’instituteur Podalydès amuse. Reste alors Gustave (Jean-Paul Rouve)  qui partage une complicité immédiate avec Pippo. Le petit garçon trouve aussi l’affection auprès de marginaux comme lui, à l’instar d’Alphonsine "la sorcière" (Annie Girardot), la grand-mère qu’il s’est choisi.
Résultat : une fiction autobiographique d’environ une heure trente qui en paraît plus
Dominique P.      27 mars 2006