Vos commentaires :
Etonnant comme ce grand appartement a fait écho pour moi au film « Dans Paris ».
Mêmes personnages bancals, apparemment sans fards, même mise en scène qui se veut libre, mêmes apartés comme pour s’allier définitivement la complicité du spectateur « copain »…
Même rendez-vous manqué pour moi, mêmes énormes regrets… Tout est là pour nous prendre par la main, nous emmener dans un tourbillon de légèreté, de poésie, d’amour, de vie, et nous restons lourdement assis sur notre siège de spectateur.
Pourquoi est-ce que cela marche pour « Little Miss Sunshine », « Crazy » and co ? Aussi étrange que cela paraisse, c’est peut-être parce qu’ils font preuve de plus de rigueur.
Il faut prendre le temps de filmer les acteurs pour que les personnages nous deviennent proches, et surtout les rôles secondaires (faites l’essai : vous rappelez-vous le visage de la petite fille de Laetitia Casta et Mathieu Amalric ? Nous sommes dans un film qui décrit une famille, est-ce que cela ne devrait pas avoir de l’importance ? Ou alors pourquoi leur attribuer une fille ? Et la grand-mère toctoc, vous est-elle devenue sympathique ?). Ecrire des dialogues percutants (il vous reste beaucoup de répliques du grand appartement ?). Soigner la mise en scène (ah bon, tout n’était pas de l’impro ?). Le rythme (…). La musique (j’ai dû rater celle du générique).
Bref, je pense qu’il ne suffit pas d’imaginer des personnages légers et une mise en scène décalée pour faire un bon film. Mieux vaut partir de personnages « beaufs » (cf Little Miss… et Crazy) et nous laisser venir à eux, jusqu’à rêver être de leur famille, plutôt que nous présenter des personnages délicieusement fêlés mais que nous n’aurions absolument pas envie de côtoyer.
Mais je crois surtout qu’il n’y a pas de recette miracle. C’est tout le mystère du bon cinéma…
Anne K. 5 janvier 2007