La vie des autres   **
Florian Henckel von Donnersmarck
sorti en janvier 2007
L’histoire
RDA, années 80. Des citoyens est-allemands sont mis sous écoute par la STASI. Un employé modèle de cette police politique est amené à espionner un écrivain, en apparence au dessus de tout soupçon. Il découvre sa vie, ses passions, ses amours, sa révolte…
 
avec
 
Ulrich Mühe
Sebastian Koch
Thomas Thieme
Martina Gedeck
Ulrich Tukur
Le cinéma allemand en plein renouveau délivre ce formidable film, où se mêlent espionnage, thriller, Histoire récente, récit d’une fascination, tragédie, et finalement "révolution" d’un personnage.
Malgré quelques maladresses et facilités, une longueur excessive, tous les personnages sont intéressants, donnant chacun un éclairage différent de cet aspect de l’Histoire de l’Allemagne.
Le réalisateur réussit, au fur et à mesure de l’avancée du récit, une lente évolution, plutôt inattendue : d’un thriller froid et détaché, filmé avec précision, on bascule vers un romantisme tragique, osant l’émotion sans jamais sombrer dans le pathos.
Ulrich Mühe est stupéfiant dans la peau du fonctionnaire de la STASI, basculant lui aussi d’un hiératisme froid, presque terrifiant, à l’humanité des justes. La naissance d’un Homme, en quelque sorte.
Il faut un sacré talent pour filmer cette révolution intérieure, sans être confus ou ridicule, un sacré culot également pour oser un tel premier film. On en sort la gorge nouée, touché encore plus profondément que pour l’excellent mais plus léger Goodbye Lenin.
 
La naissance d’un Homme
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Vos commentaires :
Je suis d'accord. Je l'aurais bien trois étoilé celui-là. M'a fallu quatre tours du pâté de maisons en parlant tout seul pour retourner dans la vraie vie et dans mon petit hôtel à Limoges. Un de ces films qui montre en même temps le pire et le meilleur de l'homme. Qui fait pleurer de colère et de plaisir.
Thierry D.  12 février 2007
 
 
 
On en ressort d’autant plus touché que l’on sent bien que c’est tout proche de nous. Si proche et si loin. On est glacé, hébété. L’atmosphère est bien rendue, rues grises, austères, lumière sale, pas de soleil dans ces vies, mais l’obligation de faire avec, même si le soleil finit toujours par passer à l’Ouest, et qu’on n’y peut rien.
Le cinéma est plein de ces films de méchants espionnant ou torturant les gentils, et de méchants repentis qui aident les gentils aussi. La surprise ici vient bien sûr de Ulrich Mühe, stupéfiant. Comment peut-on être aussi émouvant, aussi humain, en en faisant si peu ? Une leçon pour les acteurs américains qui sur-jouent à loisir.
Sobriété, mais grande émotion. Il y a un moment que nous n’avions pas approché de si près la nature humaine, ressenti autant de dégoût ou d’espoir. Littérature, musique, amour, serons-nous donc sauvés ? Le caddie que Ulrich Mühe tire imperturbablement à la fin du film nous laisse un goût amer…
Anne K.   4 mars 2007
 
 
 
Ca y est ! enfin, j'ai vu ce superbe film tout en finesse et précision : l'image, la mise en scène, les cadrages au cordeau, les acteurs qui n'en font jamais trop et si justement. On reste scotché à l'écran et on met un certain temps à revenir sur terre ensuite.
Et puis cette note d'espoir qui fait que dans chaque homme, malgré toute la cruauté dont il est capable, reste un zeste d'humanité. Belle leçon de vie et/ ou de survie.
D'autre part, j'ai entendu sur France Inter en fin de semaine dernière que l'acteur principal était en dépression après avoir appris que sa propre femme le surveillait durant ces années noires !!! quand la fiction devient réalité....
Cathy A.   12 mars 2007