Lorsqu’on est attaché à une maison dans laquelle on a passé des moments familiaux ou amicaux, et qu’un jour, on décide de se séparer de ce lieu, la vente ressemble le plus souvent à un enterrement, un déchirement. Le pathos dans ce genre d’histoire est donc inévitable, il est même souhaité par le spectateur s’il est concerné par ce genre d’événement. Manuel Poirier avait montré par le passé une belle aisance pour traiter des sujets intimes, dans “Western”, ou “Les femmes...ou les enfants d’abord”. Avec pourtant son acteur fétiche Sergi Lopez, il rate ici la plupart des scènes. Pour quelques belles réussites (les deux filles sortant de chez l’avocat et se déchirant dans la rue, ou la vente aux enchères à la tension palpable), combien de séquences démonstratives, sans finesse, dénuées de vérité et d’émotion !
Pour compliquer inutilement les choses, les personnages jouent tous un double-jeu, l’un s’intéresse à la maison pour mieux approcher la jeune fille, elle-même entame une liaison avec cet éventuel acheteur en la cachant à sa soeur, laquelle... C’est trop ! Le scénario s'emmêle, et il ne reste à la fin qu’une sensation de gâchis, comme si le sujet n’avait pas été traité, la maison elle-même étant complètement ignorée par le réalisateur : à aucun moment le charme du lieu n’est montré, ni même évoqué.