C’est l’histoire bouleversante d’une jeune fille qui cherche son frère jumeau, disparu sans laisser d’adresse.
Philippe Lioret fait sa petite musique personnelle, pas très innovante, mais émouvante et sincère, dont le coeur est ici une jeune fille ordinaire que l’absence de son frère meurtrit jusqu’à la mise en danger, mentale et physique.
Nettement plus à l’aise dans les scènes intimistes que dans le registre de l’action ou du suspense, le réalisateur tricote son récit un tout petit peu trop sagement, sans cassures brutales, avec juste un léger voile de tristesse. Du coup, la violente dépression que traverse la jeune fille me paraît déplacée, bien qu’elle soit indispensable dans le scénario. Ce qui se passe ensuite est bien mieux montré, avec beaucoup de finesse.
En filigrane, une mélancolie ambiante généralisée, dans une société fermée, où les communications sont difficiles. Tous les petits rôles font sentir que les rapports humains sont de plus en plus délicats, de plus en plus tendus. Cette impression n’est pas évidente, peut-être ne la percevrez-vous pas, mais l’histoire telle qu’elle est racontée ne prend de sens que sur cette trame, légèrement désespérée.