Je vais bien, ne t'en fais pas    *
Philippe Lioret
sorti en septembre 2006
C’est l’histoire bouleversante d’une jeune fille qui cherche son frère jumeau, disparu sans laisser d’adresse.
Philippe Lioret fait sa petite musique personnelle, pas très innovante, mais émouvante et sincère, dont le coeur est ici une jeune fille ordinaire que l’absence de son frère meurtrit jusqu’à la mise en danger, mentale et physique.
Nettement plus à l’aise dans les scènes intimistes que dans le registre de l’action ou du suspense, le réalisateur tricote son récit un tout petit peu trop sagement, sans cassures brutales, avec juste un léger voile de tristesse. Du coup, la violente dépression que traverse la jeune fille me paraît déplacée, bien qu’elle soit indispensable dans le scénario. Ce qui se passe ensuite est bien mieux montré, avec beaucoup de finesse.
En filigrane, une mélancolie ambiante généralisée, dans une société fermée, où les communications sont difficiles. Tous les petits rôles font sentir que les rapports humains sont de plus en plus délicats, de plus en plus tendus. Cette impression n’est pas évidente, peut-être ne la percevrez-vous pas, mais l’histoire telle qu’elle est racontée ne prend de sens que sur cette trame, légèrement désespérée.
avec
 
Mélanie Laurent
Julien Boisselier
Kad Merad
Isabelle Renauld
Aïssa Maïga
Vos commentaires :
je suis allé voir un film qui m'a procuré de l'émotion comme cela faisait longtemps que je n'en avais plus ressenti en ce qui concerne le lien fraternel. On est tous plus ou moins sensibles sur certains points, et j'avoue que depuis "la couleur pourpre" je n'avais plus eu les yeux humides à ce propos. "Je vais bien, ne t'en fais pas" fait partie des films références, en ce qui me concerne traitant de ce lien particulier qu'est le lien fraternel
Il y a des plans très intéressants où les sentiments de cette jeune fille (remarquablement interprétée par ailleurs par mélanie laurent qui mérite pour cette prestation au moins un oscar de quelque chose) nous sont offerts sans démonstration avec beaucoup de retenue et de pudeur.
Il y a peut être un léger déséquilibre dans l'interprétation des rôles car le père joué par kad est tout simplement formidable de justesse, de retenue et de profonde humanité alors que le jeu de la mère est assez fade.
 
En tout cas, pour moi, c'est le coup de coeur de ma rentrée cinématographique... même de loin devant "volver".
Manu B.  13 septembre 2006