Ceux qui viennent chercher une narration linéaire, une sorte de biopic (comme on dit maintenant) de Bob Dylan, même parcellaire, même fantasmée, en seront pour leurs frais. C’est un grand bazar, visuellement soigné, mais dans lequel on se perd vite : il semble qu’il n’y ait pas de direction, de fil conducteur. Les admirateurs du chanteur compositeur risquent d’être fort déçus par cette gigantesque esquive, et ceux qui ne connaissent rien ou presque de sa carrière s’ennuient profondément : dialogues sans queue ni tête, montage chaotique, personnages indéfinis, on se demande parfois si le projectionniste ne s’est pas amusé à découper le film pour le remonter de façon aléatoire. Quelques scènes surnagent, quelques éclairs d’émotion, comme les répliques scandées de Marcus Carl Franklin, ou la rencontre d’une des multiples entités de Bob Dylan avec le personnage joué par Charlotte Gainsbourg.
Grosse déception donc pour ce délire pseudo-intello, où l’ennui côtoie la prétention, et où le vide fait office de scénario.