Eyes wide shut
 
Stanley Kubrick
1999
 
Tom Cruise
Nicole Kidman
Sydney Pollack
Comme la plupart des Kubrick, on ne perçoit pas immédiatement l’immensité du film. Il faut attendre quelques jours, que les images mûrissent, que les scènes se révèlent. Ensuite, on n’a qu’une envie, revoir le film, en entier ou par petit morceaux. Je crois qu’Eyes wide shut est le film que j’ai revu le plus, par bribes. La scène du bal, lorsque Nicole Kidman, légèrement éméchée, danse avec un inconnu, d’une virtuosité inouïe; la scène du billard, d’une tension permanente, avec un Sydney Pollack parfait; la scène de la révélation, quand Cruise et Kidman sont assis dans la salle de bain, et qu’elle avoue à son mari qu’elle a été tentée un jour de le quitter, un dialogue chuchoté, intime au plus profond; la première scène qui dure trois secondes, où l’on voit Nicole Kidman, de dos, enlever sa robe : on peut la repasser dix fois, vingt fois, on aura toujours l’impression que jamais on ne pourra faire plus sensuel. Eyes wide shut est un chef d’oeuvre, dont on n’a pas fini de faire le tour.
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