Curieusement, le garde du corps est toujours derrière celui qu’il est censé protéger. Peut-être pour mieux voir ce qui pourrait lui arriver ? Mais alors, comment expliquer le gilet pare-balles qu’il porte en permanence sous son costume impeccable ? Des questions de ce style, passablement inintéressantes, on a le temps de s’en poser pendant la vision de ce film, tant le rythme est lent, tant le manque d’action devient pesant. Bien sûr, il y a du talent dans la photographie, le cadrage, le travail sur le son. Mais tout cela paraît un peu vain, le personnage est vide, et on tente sans succès d’imaginer les thèmes sous-jacents de cette pseudo-histoire : opposition sociale entre le milieu intello-financier du ministre et celui des “petites gens”, dans lequel se retrouve le garde du corps, lorsqu’il retrouve sa vie privée ? La gestion de l’ennui ou de l’obligation de rester impassible quelques soient les circonstances ? L’attention du spectateur peut s’envoler, car bien peu d’événements le retiennent. Il en résulte un manque de tension, de danger, de frémissement.
La fin surprend, et à part une réponse disproportionnée à l’ennui, on n’y voit pas d’explications.