C.R.A.Z.Y.    *
Jean-Marc Vallée
sorti en mai 2006
Voici donc la production québécoise du moment, avec expressions et accents si marqués que le film est souvent sous-titré.
C'est une comédie familiale, s'étendant entre 1960 et les années 80, le temps de voir grandir le quatrième fils d'une famille de cinq garçons. Malgré des personnages un peu trop marqués, un peu caricaturaux - le frère intello, le frère sportif, le frère drogué, le père très..."tu seras un homme, fils", la mère très (trop) aimante, le scénario réserve au spectateur son lot de surprises, d'émotions, de grands et petits sentiments. La mise en scène n'est pas légère, mais elle a le mérite de dynamiser ces histoires familiales qui, sans être banales, ont un petit goût de déjà vu.
Le choix des musiques et leur emploi font pencher le film vers un côté nostalgique pour qui a vécu ces années-là avec les Pink Floyd ou les Rolling Stones en fond sonore permanent (géniale scène d'une messe dominicale avec en fond sonore intériorisé, Sympathy for the devil, des Stones...).
Au final, l'émotion l'emporte, on passe deux heures formidablement agréables en compagnie de personnages peu crédibles, mais terriblement attachants.
avec
 
Michel Cote
Marc-André Grondin
Emile Vallée
Maxime Temblay
Pierre-Luc Brillant
Danielle Proulx
Vos commentaires :
Dernier film en date que j'ai vu: CRAZY. GÉNIAL!!!! C'est pour moi, en tous cas pour l'instant, le meilleur film de l'année. Je n'invente rien ce film a reçu pas moins de 24 récompenses au Canada et aux états-unis. Cette chronique sociale qui traite de l'homosexualité, mais pas seulement, traite aussi des rapports père-fils (ados) au sein d'une famille canadienne entre les années 60 et 80. C'est drôle, émouvant, poignant et tristement réel parfois. Et la bande son est sublime. A voir absolument. J'ai vraiment adoré ......
Véronique P.    10 mai 2006
 
 
 
Très beau film sur la relation parents-enfants, la relation père-fils et sur les différences, notamment celles de ce fils qui, en pleine adolescence ne sait pas encore vraiment s’il est homosexuel et qui veut encore croire que cela peut être un choix pour ne pas s’éloigner irrémédiablement des espoirs paternels. L’époque est bien choisie car c’est sans doute celle où s’est produit, dans le monde occidental, la plus grande rupture entre l’aspiration et le mode de vie des parents et l’univers des enfants, du papa bosseur année 50 et de sa femme bigote aux mauvais shoots qui ont marqué toute une génération et en premier lieu ses idoles. Contrairement à Al1 je n’ai trouvé ce film ni caricatural ni québécois, je l’ai simplement trouvé juste, émouvant et proche de ce que la génération 40-55 ans a pu connaître. Ce n’est pas si facile que cela 30 ans plus tard et cela ravive forcément des souvenirs même si cela se passe de l’autre coté de l’Atlantique. C’est un excellent film, profond, sensible et remarquablement interprété. Le personnage central est très émouvant et très vrai. Enfin pour ceux qui adorent « sympathie for the devil » la scène de la messe décrite par al1 est effectivement un vrai régal, tant j’ai moi-même souffert des interminables messes de minuit ! Mon meilleur film depuis « tout est illuminé »
Philippe C.    14 mai 2006
 
 
 
Encore une bombe (gentille, mais pas inoffensive) venue du Québec...
On peut toujours se moquer gentiment des canadiens, mais eux seuls savent aller au plus profond des rapports humains, tout en affichant une énergie et une décontraction dont nous, Français, manquons singulièrement.
 
Est-ce que cela vous a fait cela ? Le personnage central, Zac, le "Z" de C.R.A.Z.Y., me rappelle quelqu'un... peut-être parce que nous avions à peu près le même âge au même moment.
Alors, un film de quadra pour les quadras ?
En tout cas j'y ai reconnu deux générations qu'il m'a semblé connaître :
Nos parents, ces couples solides, pleins d'amour, mais pas préparés à tout accepter, la première génération de parents peut-être à avoir été proche de ses enfants, mais qui a été la première à les voir ruer dans les brancards et bouleverser les codes, la première qui a dû plier devant ses enfants, car ne pas plier c'était les perdre.
Tant d'amour, et tant d'incompréhension.
Beau parcours de Zachary, beau parcours de notre génération, à nous les quadras, même si nous avons quelquefois plus ressemblé à Christian ou à Raymond...
Nous avons essayé d'ouvrir de nouvelles voies, ou d'autres nous ont montré le chemin. La bande son nous rappelle que nous avons été formés par cette époque qui n'avait pas froid aux yeux, qui voulait tout réinventer. Ce n'est pas un hasard si nos jeunes redécouvrent ces musiques avec bonheur. C'était neuf, c'était créatif, c'était fort.
En revanche, on aurait bien oublié définitivement les coupes de cheveux, les pantalons ringards, la déco envahissante, couleurs, design, l'image en est saturée.
Quelle différence avec notre environnement actuel, qui, quand il n'est pas zen, minimaliste, donne dans le "authentique" passéiste et rassurant... Le XXIe siècle est frileux, vous ne trouvez pas ? Merci à ce film de nous faire une piqûre de rappel…
Et n'oubliez pas en sortant de passer un coup de fil aux parents, juste pour leur dire "on vous aime"...
Anne K.      19 mai 2006