C’est l’exact contraire de beaucoup de films actuels. Pas d’acteurs jeunes et/ou jolis, pas de scénario à entourloupe, pas d’effet d’images, et pourtant une bien belle inventivité, à l’image de la profession du personnage de l’ingénieur.

C’est du cinéma "en liberté", loin des conventions, qui se permet tout, sans jamais perdre le fil du récit, et en gardant jusqu’au bout des incertitudes, des doutes, des questions en suspens.

Les deux personnages principaux, paraissant au départ bien peu cinématographiques, prennent de l’épaisseur tout au long du film, surprennent, révèlent jusqu’à la fin des facettes de leurs personnalités et de leurs vécus.

Olivier Gourmet est une fois de plus tout à fait sidérant, avec une présence énorme, géant fragile, sorte de Julie Depardieu au masculin.

Il fait beaucoup pour la grande qualité du film, mais on est loin d’une simple mise en valeur de la performance d’un acteur.

Il y a un ton très personnel dans la façon de raconter cette histoire, avec une caméra très mobile, pouvant être très proche des personnages, parvenant à voler des expressions, comme si parfois il n’y avait pas de jeu ; on se trouve au cœur du récit, totalement embarqué.