Peut-on oublier que le metteur en scène s’appelle Alain Resnais, chéri des critiques ? Imaginons un tout petit instant que ce film est réalisé par un inconnu, et on oserait dire qu’il est particulièrement ringard, que la direction d’acteurs est faible, et que le genre “théâtre au cinéma” ne fait pas très souvent un spectacle passionnant.

Mais on ne peut pas l’oublier, c’est un film du grand Alain Resnais et l’on se doit de prendre en considération l’une de ses dernières œuvres. Son grand âge excuse probablement beaucoup de choses, mais on a une terrible impression de déjà vu, et même plusieurs fois. Le (petit) entremêlement de personnages ne débouche sur rien, les situations et les rapports entre eux sont figés, sans surprises. Chaque comédien fait ce qu’on lui a souvent demandé, Arditi et Azéma s’en sortent correctement, les autres un peu moins. Et Lambert Wilson, le seul qui soit un peu différent de son image, n’est absolument pas crédible, en militaire désabusé, tentant de prendre un accent qui fasse populaire...

Les quelques drôleries ne font pas rire, les situations désespérées ne font pas pleurer, les sentiments évoqués ne font pas frémir les cœurs.