C’est d’abord un grand duo-duel d’actrices, Judi Dench et Cate Blanchett absolument formidables toutes les deux. Elles campent des personnages à l’opposé l’un de l’autre, toutes en contradictions, ambiguïtés, mystères, à l’image de leurs voix respectives, toutes les deux très particulières. En VO, c’est un régal, comme un duo piano-violoncelle, ou chacune jouerait tour à tour la soliste ou l’accompagnatrice.
Leur relation ne se fige jamais et tout est mêlé, admiration, répulsion, perversion, vampirisme...
La fascination qu’on peut ressentir vient bien sûr de ces deux actrices, mais aussi de la façon dont se déroule le récit, alternant les deux points de vue, dans une petite mécanique imparable, typiquement anglaise, mais dont le propos est universel, malgré l’énormité des événements.
Il y a dans ce film quelque chose de l’excellent “Harry, un ami qui vous veut du bien”, sous des aspects plus feutrés, mais avec un fond tout aussi cruel, délicieusement cruel.