Le truand et le flic, duo classique, revisité ici par Ridley Scott, avec un formidable sens du rythme et du récit.
Au chaos nécessaire des scènes initiales, succède la narration linéaire des deux itinéraires, le gangster et le policier, n’incarnant pas le mal et le bien, mais des valeurs beaucoup plus mitigées, complexes et ambiguës.
Ainsi le gangster passe pour un homme respectable, il est fidèle en amour, n’aime pas se faire remarquer et porte un costard strict. L’inspecteur de police s’habille en cuir et jean, est en plein divorce et a pour amis d’enfance quelques truands.
On pourrait regretter l’absence de prise de position, une sorte d’absolution du trafic de drogue, mais quelques images de junkies transformés en épaves rappellent l’horreur de la situation.
Et puis le propos n’est pas situé dans un contexte de jugements moraux, mais dans la lignée classique du film de gangster et Ridley Scott se hisse presque à la hauteur de ses glorieux prédécesseurs, Scorsese, De Palma ou Coppola.