Le film résiste à tout commentaire objectif, tant le spectateur risque d’être submergé par l’émotion. Xavier Giannoli montre les rapports humains avec une sensibilité sans pareille. Il est servi par une interprétation exceptionnelle, Depardieu débarrassé de ses tics, retrouvant une certaine fragilité qui fait tout son charme, Cécile de France faisant enfin autre chose que la rigolote de service, d’une présence impressionnante malgré une description de son personnage pleine de zones d’ombre.
Toutes les scènes entre ces deux-là sont énormes, il y a de toute évidence comme une lumière particulière dans leurs regards lorsqu’ils sont en présence l’un de l’autre. Le passage où leurs chemins respectifs s’éloignent l’un de l’autre est d’ailleurs le moment le plus faible du film. Lorsqu’ils se retrouvent, on ne voudrait plus les quitter, ils incarnent le temps qui passe inexorablement, les amours impossibles, l’absurdité de l’existence. L’ensemble n’est pourtant pas cafardeux. Les deux personnages ont une part de mélancolie, mais ce sont des assoiffés de la vie, mis en lumière par Xavier Giannoli, qui en démarrant leur histoire par ce qui d’ordinaire clôt les rencontres amoureuses entre homme et femme, se permet une infinité de variations à propos de la séduction, du besoin d’être ensemble, de l’absence, de l’insoutenable grandeur des sentiments.
J’en pleure encore.