Il est bien difficile de reconnaître le savoir-faire de Coppola dans cette histoire abracadabrante. Au jeu du nom caché du réalisateur, on serait tenté de répondre Aronofsky, pour l’aspect à la fois mystique et ludique, ou bien un débutant du cinéma indépendant américain, pour les audaces formelles, comme si le vieux maître redécouvrait le plaisir de la caméra. Certains cadrages sont renversants (dans tous les sens du terme), hypnotisants, hallucinants.
Quelques spectateurs et critiques allant chercher des schémas classiques dans la lignée de ce qu’a toujours fait l’auteur du Parrain, seront déçus par ce qu’ils prendront pour des gamineries, des effets de style spectaculaires mais inutiles.
D’autres seront séduits par l’aspect inventif, bouillonnant d’idées, presque joyeux malgré l'âpreté du scénario qui lorgne du côté de Dorian Gray, ou des récits fantastiques des maîtres du genre. Incontestablement, Coppola s’est amusé comme un petit fou à raconter cette histoire, faisant partager son plaisir aux spectateurs sans à priori et sans volonté d’y voir autre chose qu’un spectacle sombre et merveilleux.