Le foot, c'est comme le cinéma (et vice-versa)
Mai 2006
Mercredi 17 mai, Da Vinci code, ou la finale de ligue des champions ? Audrey Tautou et Tom Hanks, ou Ronaldinho et Thierry Henry ?
Et si c'était pareil ?
Dans les deux cas, un événement sur-médiatisé au regard de sa véritable importance. Da Vinci Code, quoi qu'il arrive, bonne ou mauvaise critique, fera un carton au box-office et tout le monde connaît la fin ou peut la connaître avant de voir le film, il suffit de savoir lire, ou de parler avec quelqu'un qui sait. La finale Barca Arsenal est plus indécise quant à son issue sportive, mais l'indice d'audience sera bien sûr au dessus de tous les autres programmes européens le même soir à la même heure et les vainqueurs seront de toutes façons, les annonceurs publicitaires.
Ça doit être ça, la mondialisation : tout le monde ou presque va voir le même film, ou en a entendu parler et a son avis à dire, tout le monde ou presque va s'extasier devant la production anglo-hispanique, avec seulement deux ou trois joueurs anglais dans l'équipe londonienne et trois joueurs espagnols dans la barcelonaise.
Les trois vedettes du Barca, Ronaldinho, Messi et Eto'o, sont brésilien, argentin et camerounais. De plus en plus, le foot -affaire européenne- va chercher ses stars ailleurs qu'en Europe. Le cinéma -affaire américaine- puise lui aussi des réalisateurs brillants loin de son berceau, Alejandro Gonzalez Inarritu au Mexique, Fernando Meirelles au Brésil, pour ne citer qu'eux.
A propos du spectacle lui-même, on peut y voir là aussi de nombreuses corrélations. La durée, entre une heure trente et deux heures; la mise en exergue de stars, Zidane, Tom Cruise, Ronaldinho, Depardieu,...; des promesses dans le scénario ou dans l'enjeu de la rencontre, avec à l'arrivée la déception ou la surprise, l'admiration ou l'ennui, la révélation, la confirmation, l'émotion...
Alors, foot et ciné même combat, même passion ? Parfois oui mais malheureusement aussi et bien trop souvent les deux se rejoignent dans l'uniformisation. Tout paraît codifié, joué d'avance, toutes les équipes ont tendance à copier le même schéma tactique et tous les producteurs cherchent à refaire ce qui a déjà eu du succès.
Bientôt, les dingues du ciné et de foot iront voir Zidane au cinéma. Pas un film sur sa vie et son œuvre, pas non plus le début d'une nouvelle carrière. Un film qui s'annonce plutôt comme une première tentative d'exploiter le potentiel artistique et poétique d'un sport qui n'est, en apparence, qu'un jeu de pousse-ballon.
Cela risque d'être ennuyeux, sérieux, prétentieux. Mais cela n'empêchera pas certains d'espérer voir enfin LE film sur le foot, que beaucoup attendent encore...da%20vinci%20code.htmlzidane.htmlshapeimage_2_link_0shapeimage_2_link_1