L’épisode évoqué de la vie de Molière est complètement fictif, bien sûr.
L’idée est de lui faire rencontrer des personnages hauts en couleur, qui lui serviront plus tard à écrire ses pièces. Idée géniale, ou saugrenue, la question reste posée. Le réalisateur en a fait une comédie gentillette, manquant de rebondissements et d’humour. L’intérêt principal finit par être le repérage des futures tirades célèbres, amenées avec plus ou moins d’esprit. Plutôt moins, d’ailleurs.
Romain Duris compose un Molière un peu monochrome, moins crédible que celui de Caubère dans le film de Mnouchkine.
Luchini en Monsieur Jourdain, principal fournisseur de futurs bons mots, est exaspérant, beaucoup trop Luchini et assez peu Bourgeois Gentilhomme. Edouard Baer et surtout Laura Morante sauvent les scènes où ils apparaissent, et on ne dira rien de Ludivine Sagnier, par respect pour tous les bons moments qu’elle nous a fait vivre auparavant sur grand écran.
Au final, l’ensemble n’est pas fondamentalement désagréable, plutôt plaisant à l’œil, jolis costumes, jolis décors, image chaude, mais on essaye vainement de trouver un intérêt dans ce scénario qui cherche à être malin, sans y parvenir.