Le passager de l'été
Florence Moncorgé-Gabin
sorti en juin 2006
La fille de Gabin fait exactement le film qu'on peut attendre d'elle, comme s'il ne s'était rien passé dans le cinéma depuis les années 50. Dans une campagne digne des images d'Epinal, où tout paraît aussi simple que le sens d'une dictée pour enfants, Florence Moncorgé-Gabin nous raconte une histoire d'amours dramatiques, qui, bien délayée, pourrait aisément fournir la base pour un feuilleton télévisé estival.
On pourrait persifler longtemps, rejoindre les critiques intellos qui détestent ce genre de production surannée, avec une mise en scène d'une banalité affligeante.
Mais l'histoire tient debout, par la grâce de Catherine Frot, abandonnant pour une fois ses personnages de nunuche sympathique, pour incarner à bras le corps une femme de caractère, déterminée, meurtrie, désespérée mais toujours digne. Gregori Derangère fait du Gabin, comme on a dû certainement lui demander, et cela ne lui réussit pas si mal que ça.
Bien sûr, on rêve au film qu'Almodovar aurait pu faire avec ces portraits de femmes, mais il faut prendre le film tel qu'il est, un hommage au cinéma de papa (à double sens), désuet, dépassé, mais encore capable de donner des émotions.
avec
 
Catherine Frot
Gregori Derangère
Laura Smet
François Berléand
Mathilde Seigner
Vos commentaires :
Ce drame se passe en 1950 et se situe dans la presqu’île du Cotentin,  superbe de haies, de mer, de vent, d'orages, bousculée par les vagues.  Elle est convaincante cette ferme de 1950 avec ses tâches oubliées, ses métiers perdus qui crédibilisent une histoire classique.
En cet été, des femmes vivaient en paix : un homme survient ! Finie l'atmosphère champêtre car le valet de ferme, illettré mais costaud, sème la zizanie et la passion parmi la gent féminine et transforme un certain huis-clos rural en tragédie.
Film pudique où tout se joue dans les regards, les non-dits, les sous-entendus. Le sujet principal est la passion et les conséquences que peuvent amener l’arrivée d’une personne sans racine et dont on ne saura pas grand-chose.
La présence de ce passager de l’été est courte, fugace mais avec sa venue, « plus rien ne sera comme avant ».
Un beau film. **
Dominique P.  19 juin 2006