Aucun doute sur l’issue de l’histoire, l’affiche elle-même proclame : “il n’est jamais trop tard pour changer de vie”. L’intérêt n’est donc pas dans un suspense éventuel, mais dans la façon dont cet affreux personnage, égoïste, insensible (un véritable “asshole”, comme il le dit lui-même), va se laisser charmer par la région provençale, par le vin, et surtout par les gens, bien sûr.
Les souvenirs d’enfance, petit film dans le film, joués par Albert Finney et Freddie Highmore (le Charlie dans la chocolaterie, de Tim Burton) ne manquent pas de nostalgie, ils sont exactement l’archétype des moments idylliques que l’on peut passer avec un vieil oncle original, initiant son neveu aux plaisirs de l'existence, lui inculquant au passage quelques préceptes de vie bien sentis. Rien à redire sur ces séquences-là.
Pour le reste, malgré les clichés sur le bien-être de la vie de propriétaire viticole en Provence, malgré Marion Cotillard (Marion...!), malgré la beauté de quelques paysages, Ridley Scott parait infiniment plus à l’aise pour montrer la vie trépidante de la City londonienne que pour faire sentir le charme auquel doit succomber son héros. Le montage confond rythme maîtrisé et précipitation exaspérante. Les cadrages, la caméra virevoltante, les gags grossiers, tout cela manque de la plus élémentaire qualité qu’il aurait fallu pour faire croire à l’évolution du personnage : une certaine indolence, une envie de contemplation... de la poésie en somme.