Les témoins   *
André Téchiné
sorti en mars 2007
L’histoire
Milieu des années 80, un médecin homosexuel rencontre un très jeune homme et s’attache à lui. Il lui fait rencontrer un couple d’amis hétéros. Les relations se compliquent…
avec
 
Michel Blanc
Sami Bouajila
Emmanuelle Béart
Johan Libéreau
Julie Depardieu
Le Sida tue, et plus particulièrement ceux qui aiment la vie. C’est une évidence, et comme tous les films traitant de ce fléau, celui-ci n’évite pas les clichés. Malgré quelques dialogues qui tentent de renouveler la vision qu’on peut avoir des malades et de la façon dont ils vivent leur douleur physique et morale, malgré l’effort évident pour montrer toutes les classes sociales, malgré le message volontairement optimiste (non pas sur l’évolution de la maladie, mais sur la volonté de vivre), le film a tendance à enfoncer des portes ouvertes, et diffère finalement assez peu des “Nuits fauves”, de Cyril Collard, ou de “Jeanne et le garçon formidable”.
D’où vient alors l’émotion réelle qui étreint le spectateur ? Probablement des personnages, bouffeurs de vie, très humains, avec leurs qualités et leurs faiblesses, leurs certitudes et leurs peurs, pas figés, interprétés finement par des acteurs qui font oublier qu’ils sont célèbres. L’histoire ou plutôt les histoires d’amour et d’amitié qui les font se croiser, s’affronter, se détester, s’aimer, ces histoires n’ont rien de transcendant, mais rendent les personnages d’autant plus crédibles et touchants.
 
Bouffées de vie
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Vos commentaires :
Ce sont bien des "témoins" que Téchiné met en scène avec précision et objectivité. Tous sont attirés par Manu (et le charme juvénile de Johan Libéreau justifie cette attirance) qui est le centre du cercle, la victime désignée. On connaît trop bien, en 2007, les ravages du sida pour ne pas sentir dès les premières images que c'est lui qui va être sacrifié. Les personnages qui gravitent autour de lui sont fortement cernés par le cinéaste et tous interprétés de façon exemplaire. Ils sortent de l'épreuve marqués mais plus forts et tirent finalement un "bénéfice" de la destruction et de la mort de Manu. La vie continue, malgré le sida : cette leçon d'optimisme relatif me met mal à l'aise, tout en reconnaissant la qualité remarquable du film.
Laetitia J.  9 avril 2007