Lumière silencieuse
Carlos Reygadas
sorti en décembre 2007
L’histoire
Johan et les siens sont des mennonites du nord du Mexique. En contradiction avec les lois de sa communanuté, Johan, marié et père de famille, est amoureux d'une autre femme.
 
avec
 
Cornelio Wall
Miriam Toews
Maria Pankratz
Hypothèse : vous n’avez rien lu sur le film, vous ne connaissez pas sa nationalité, vous êtes assis confortablement dans la salle de cinéma, il fait un froid de canard dehors : quelles sont les chances que vous sortiez au bout d’une trentaine de minutes ? Bien sûr, il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte, mais il faut avouer que ce film est vraiment barré. On est dans un pays non défini, qui ressemble au fond du Texas, la famille que l’on suit vit dans une maison étrange qu’on croirait de la fin du 19ème siècle, y compris au niveau du confort, mais une page du calendrier, les voitures dehors nous apprennent qu’on est en 2007. La langue parlée ressemble à de l’allemand, avec un accent des plus bizarres (renseignement pris, il s’agit du Plautdietsch, un dialecte oublié sauf de la communauté mennonite).
L’histoire est des plus banales : un homme est partagé entre sa femme et sa famille (six enfants, tout de même) d’une part et son amante d’autre part. L’épouse et l’amante se ressemblent un peu, sans charme ni l’une ni l’autre, longilignes, blafardes, fatiguées.
La mise en scène intrigue : des longs plans (longs, très longs, très très très longs) assez beaux mais dont on peine à comprendre le sens, une photo hyper-léchée mais pas comme dans les magazines de mode : plutôt une esthétique de photo d’avant-garde, cadrée bizarre, grain ultra-précis ou gros flou. Plusieurs fois on a le droit à exactement le même dispositif : un travelling avant très très lent vers un endroit sombre où l’on distingue peu à peu une scène avec des personnages (sans beaucoup d’intérêt, la scène).
On rajoute une bande-son saturée, mais sans musique, des dialogues rares et extrêmement lents.
Bref, le film étrange par excellence, qui ne vit que sur cela : son côté dérangé. Mais au final, il ne dérange pas grand monde.
 
Etrangeté vaine
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