On a tout à espérer comme on a tout à craindre de ce genre de film : un croisement de film asiatique élégant, genre In the mood for love, avec la maestria jubilatoire d'un réalisateur made in Hollywood (le très jouissif Chicago, c'est lui), le tout emmené par une kyrielle d'actrices chinoises très belles et très célèbres.

Le résultat est à la hauteur des espérances du point de vue de la beauté des images et des costumes. La reconstitution historique est très agréable à l'oeil, les personnages sont des archétypes de la passion contrariée et le scénario met en valeur leur universalité, délaissant l'apprentissage de la geisha. Alors, beau film ?

Et non. Il y a un défaut majeur, qui peut empêcher d'entrer dans cette histoire japonaise : tous les acteurs et actrices parlent... américain. D'une part, on perd le charme absolu de la musique de la langue et d'autre part, on ne voit plus les personnages : il n'y a plus que des comédiens et comédiennes qui débitent leur texte, tout devient artificiel. Pour une comédie musicale, cela n'aurait aucune importance. Ici, c'est un drame, et l'artifice maintient beaucoup trop à distance le spectateur.