Le deuxième souffle
Alain Corneau
sorti en octobre 2007
L’histoire
1958. Gu, célèbre et dangereux gangster, s'évade de prison. Traqué par la police, il veut s'enfuir à l'étranger avec Manouche, la femme qu'il aime. Ayant besoin d'argent, il accepte de participer à un dernier hold-up.
avec
 
Daniel Auteuil
Monica Bellucci
Michel Blanc
Jacques Dutronc
Eric Cantona
Gilbert Melki
Daniel Duval
Nicolas Duvauchelle
Il faut avoir du culot et une certaine dose d’inconscience pour réaliser un autre deuxième souffle, après celui de 1966. Et même si bien peu de spectateurs d’aujourd’hui ont vu le chef d’œuvre de Melville, ils peuvent comprendre que le scénario s’inscrit dans une époque révolue, où il était question d’honneur, de vengeance, d’appartenance à un milieu…
Le film de Corneau paraît long (il l’est), laborieux, sans aucune originalité dans la façon de dérouler le récit, les personnages annoncent souvent ce qu’ils vont faire, et il y a donc assez peu de surprises dans cette histoire dont on a déjà vu mille fois les différents épisodes, le casse minutieusement préparé, les trahisons diverses, la belle brune (ah non, elle est blonde… bizarre, pour Monica Belluccci !) tremblant pour son  homme…
Les partis pris techniques sont plus affirmés, comme le traitement des couleurs, plutôt irréel, ou les décors, proches de l’abstraction.
La direction des acteurs semble avoir été laissée de côté : Auteuil n’est absolument pas crédible dans son rôle, au contraire de Dutronc (mais Dutronc n’est jamais mauvais). Les autres, Monica en tête, font une caricature d’interprétation, dans leur rôle mais un peu comme au théâtre, en grossissant tout.
L’ensemble est donc assez indigeste, la palme du grotesque revenant à la dernière fusillade, qui se voudrait grandiose et qui passe allègrement les limites du ridicule, chorégraphiée mais statique, pathétique mais n’arrachant aucune goutte d’émotion.
 
Pudding indigeste
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Histoire de souffler, je suis parti avec ma tendre femme durant 2h30 au cinéma. Un film de gangster comme à l’époque avec Lino Ventura, Constantin et bien d’autres. Charisme, allure et morale pour de grands hommes, certes des brigands, qui par dessus  le quotidien des autres bâtissent leur chemin de vie avec froideur. Ce ne sont pas des héros, leurs femmes ne sont que celles d’un seul homme, leur vie est fait de code et d’estime de soi, c’est ce qui est transmis dans ce film à l’image d’une époque où le  cinéma du genre ne mettait pas  l’intrigue en avant pour captiver le spectateur mais une histoire de gangsters et de policiers qui se connaissent bien et qui parlent un argot hautain, distinctif et classe. 

J’ai bien aimé, ma femme aussi, les deux heures trente passent très vite, c’est une pièce de théâtre rythmée comme un film, ou plutôt l’inverse,  Daniel se dévoile plus dans la deuxième partie, pour s’étioler inévitablement.

Si si il faut aller le regarder !

Pierre L.    28 octobre 2007