Parce qu’il s’agit, dans la forme, d’une histoire racontée, et que dans ce cas, on accepte le côté théâtral, irréel et sur-écrit, de la partie avec le couple Ledoyen-Mouret.
Parce que pour ce qui concerne la récitante, la raconteuse d’histoire, c’est la lumineuse Julie Gayet qui s’y colle, et quoi qu’elle fasse, son potentiel émotionnel n’est pas en doute.
Parce que malgré tout l’artifice des situations, le film parle de choses graves avec légèreté, ou de choses légères avec gravité, qu’importe puisqu’il parvient à émouvoir sur les questions délicates du couple, du désir, de l’amour, tout cela sans lourdeur, comme un Rohmer avec (un peu) moins de bavardages.
Enfin, et ce n’est pas le moindre, il y a un travail sur les couleurs, les éclairages, la photo, qui apporte un contraste dans les ambiances, inhabituel chez Mouret. On rajoute encore le choix des musiques (beaucoup de Schubert), qui donne un ton légèrement grave à l’ensemble, et l’on obtient une comédie romantique surprenante, qui lorgne finalement plus du côté d’un Woody Allen tendre que d’un Rohmer acide.