Le film a du mal à trouver son équilibre, entre son côté comédie pour ados un peu facile et une autre facette plus sombre sur le mal de vivre des adultes en désamour.
Malgré quelques très jolies scènes, entre rêve et réalité, le traitement passe trop souvent à côté de son sujet. C’est d'autant plus regrettable que le scénario refuse le plus souvent des facilités bien tenantes (ainsi le père délaissé ne va pas voir du côté de la mère de la copine, pourtant plus gaie et plus appétissante). En échappant à la mélancolie, la réalisatrice déclenche quelques rires et petits plaisirs qui ont quelque chose à voir avec le cinéma d’Amélie Poulain, mais elle ignore donc la gravité des sentiments. L'interprétation renforce cette sensation : Chloé Coulloud l’adolescente est formidable, bourrue et pleine de vie, immensément pénible et cependant attendrissante. Elle se heurte à des adultes joués semble-t-il sans grande conviction, comme s’ils étaient sous tranquillisants, sans consistance.
Carine Tardieu est tout de même une réalisatrice à suivre, elle ose mettre en scène ses idées, qui sont des vraies idées de cinéma.