La télé à la baille !
Septembre 2006
Poelvoorde et Chabat balançant une télé à la baille, c’est ce que l’on peut voir pour l’un dans Selon Charlie et pour l’autre dans la science des rêves.
Bien sûr, il y a un petit côté symbolique : les deux acteurs ont été des vedettes de télé avant de l’être au cinéma.
Le geste n’est pas anodin non plus de la part des deux réalisateurs, véritables auteurs : la télé ne s’intéresse plus au cinéma français ou alors à une seule sorte de films : les comédies lourdes formatées pour le passage sur TF1 deux ans plus tard.

Dans la science des rêves, le geste n’est pas gratuit mais il n’a aucune incidence sur l’histoire. C’est en réaction à la médiocrité de ce que le personnage voit et écoute pendant les infos. Plutôt étrange par rapport au personnage qui n’est pas en révolte contre la société qui l’entoure, genre bon vivant cynique. Par contre c’est le prétexte à une jolie réplique : Chabat balance joyeusement la télé dans un canal à Paris. Une gentille mamie passant par là s’insurge, ça pollue ! La télé flotte sur l’eau, l’écran tourné vers le fond. Chabat dit alors, il faut bien que les poissons puissent eux aussi regarder des conneries.
C’est révélateur des limites du film : un peu facile, pas signifiant, joliment poétique mais sans rapport avec l’avancée de l’histoire.

Poelvoorde est beaucoup moins joyeux, sa démarche est malaisée, la télé est lourde par son poids et par sa signification. Aucune connotation sur les programmes, c’est l’objet lui même et les raisons pour lesquelles le personnage en a la possession qui rendent le geste indispensable et désespéré. C’est une scène clé pour l’évolution de l’histoire, aucune facilité, aucune joliesse, c’est pathétiquement drôle, grandiose dans le ridicule.selon%20charlie.html6C6A7E68-3506-11DB-BECD-000A95DD545A.htmlshapeimage_2_link_0shapeimage_2_link_1