Comme souvent avec Chabrol, le film regorge de citations, de clins d’oeil, d’hommages. Deux références retiennent l’attention, Balzac et Woody Allen, parce que le scénario, écrit d’après un fait divers du début du 20ème siècle, s’appuie sur une mécanique du récit et un certain nombre de scènes-clés entre comédie et drame, procédure chère au metteur en scène américain. La description des milieux sociaux (très grande bourgeoisie en légère décadence, et tenants du pouvoir des médias) est quand à elle typiquement balzacienne.
Mais Chabrol n’est plus ce qu’il était, il fabrique ses films à la chaîne, avec beaucoup de laisser-aller, une grande paresse dans la mise en scène et dans la direction d’acteurs. Il en ressort une grande mollesse, d’autant plus palpable que certaines scènes, hélas trop rares, ont une qualité formelle indéniable. Mais la plupart des plans sont sans saveurs, sans vibrations.
On suit tout de même l’histoire jusqu’au bout, avec un certain intérêt, dû essentiellement à Ludivine Sagnier, tout à fait crédible en belle désirée de tous, pleine de nuances, en équilibre entre innocence et compromission, séduction et naturel. Berléand est très prévisible, d’un bloc. Magimel en fait des tonnes dans son rôle de déséquilibré, avec beaucoup d’effets, et peu de crédibilité.