La forêt de Mogari   *
Naomi Kawase
sorti en octobre 2007
L’histoire
Shigeki vit dans une petite maison de retraite sous le regard d'une aide-soignante, Machiko. Tous deux ont perdu un être cher.
A la suite d'un accident de voiture, Shigeki et Machiko se retrouvent seuls. Lorsque le vieil homme s'enfonce dans la forêt voisine, Machiko n'a d'autre choix que de le suivre.
avec
 
Shigeki Uda,
Machiko Ono
C’est un voyage énorme et minuscule, au fond de soi et sans retour possible : l’un des personnages dit que l’eau ne remonte jamais à sa source.
Pour accéder à cette quête, ce chemin vers le deuil, le film passe par une longue présentation des deux personnages et se perd un peu en anecdotes, en images paraissant superflues et vaines.
Puis, lorsqu’on aborde la plongée dans la forêt, on comprend la nécessité de cette première partie un peu ennuyeuse.
Cette suite sous les arbres, la pluie, la chaleur puis le froid, est d’une intensité étonnante. Avec simplement deux personnages perdus (dans tous les sens du terme) dans une forêt, la réalisatrice montre comment le deuil n’est pas un travail, mais une souffrance interne, profonde, impossible à partager et tellement difficile à estomper…
 
Le deuil n’est pas un travail
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Bien sûr, le spectateur pourra rester en dehors du voyage proposé, et ce quel que soit son vécu. Dans ce cas, l’ennui sera sans doute lourd et profond. Mais dans l’hypothèse où l’on est emporté, les émotions peuvent être fortes, dévastatrices, malgré les partis pris de mise en scène un peu répétitifs, la caméra portée installant le spectateur comme un personnage voyeur et muet, embarqué avec ce couple de doux-dingues, meurtris à jamais.