Une heure et un tout petit peu 
              plus avec de très bons acteurs, c'est déjà 
              ça. Mais pour ce qui est du scénario, c'est… 
              comment dire, un peu court, un peu répétitif, et au 
              final, assez vain. Même si Dupieux n'a pas fait appel, cette 
              fois-ci, à des éléments irréels pour 
              bâtir son récit (pas de très grosse mouche, 
              pas d'escalier qui remonte le temps, juste des comédiens 
              dans un théâtre et des spectateurs…), le film 
              reste sur le même schéma que ses autres œuvres, 
              celui de l'absurde qui dérape. C'est lassant, malgré 
              le semblant de message qui clôt Yannick...: "notre 
              société n'admet pas l'étrangeté". 
              Pas tout à fait nouveau, et peut-être même un 
              peu prétentieux ? Ce personnage qui met les pieds dans le 
              plat de la banalité, de l'attendu et du convenu, c'est sans 
              doute Quentin Dupieux lui-même ? Ne serait-il pas en train 
              de nous dire, regardez comme ce que je fais est original et politiquement 
              incorrect, et regardez comme on me traite… Sauf que ce refus 
              des normes, ce décalage constant, ces déviances finissent 
              par ne plus surprendre, la provocation est convenue, attendue.
              On ne passe pas un mauvais moment, Raphaël Quenard et Pio Marmaï 
              sont à la fois drôles, exaspérants et touchants, 
              et même s'il y a des longueurs (pour un film aussi court, 
              c'est tout de même un comble), le récit tient à 
              peu près en haleine. C'est sans doute le meilleur film de 
              son auteur à ce jour, mais ça reste à l'état 
              de pochade.